Les origines
L’art brut est une notion inventée par l’artiste français Jean Dubuffet, en 1945, lors d’une visite dans les hôpitaux psychiatriques suisses. Les productions esthétiques réalisées en hôpital psychiatrique, ce qu’on a appelé « l’art des fous« , ont joué un rôle majeur dans la conceptualisation de l’art brut. Cependant certains contestent le qualificatif d' »art », lui préférant, celui de « thérapie« .
En effet, dans un premier temps « l’art des fous » est étudié non pas pour ses valeurs artistiques, mais par le prisme d’étude sociale et médicale, ainsi que pour sa tendance à représenter l’imaginaire hors des cadres de pensée généralement admis. Dubuffet rejette cette idée, il considère qu’il n’y a pas plus « d’art des fous » que « d’art des malades du genou » et sort de l’idée que cet art n’est seulement imputées à des problèmes psychopathologiques.
En 1948, Dubuffet crée la Compagnie de l’art brut. Il est rejoint par André Breton, de l’écrivain et éditeur Jean Paulhan, des collectionneurs et marchands d’art Charles Ratton et Henri-Pierre Roché et du critique d’art Michel Tapié.
L’art brut se définit ainsi :
- Les artistes sont des autodidactes « indemnes de cultures artistiques » et libres. Sera considéré comme de l’art brut une œuvre commise par un tel auteur, ignorant de ce qu’il fait lorsqu’il le fait.
- Les œuvres issues de ce mouvement selon Dubuffet « se mesurent à leur force poétique, émotive et conative« .
- Il ne doit pas ressortir d’un style collectif, ni de l’art traditionnel des cultures non occidentales, ni de l’art des enfants, ni de l’art des naïfs. Cela veut dire que l’art brut ne ressemble à aucun style particulier ou mouvement antérieur.
Nous pouvons synthétiser ce qu’est L’art brut par cette citation de Dubuffet : « des productions de toute espèce — dessins, peintures, broderies, figures modelées ou sculptées — présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l’art coutumier ou des poncifs culturels, et ayant pour auteurs des personnes obscures, étrangères aux milieux artistiques professionnels »